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Pourquoi les chiffres de la délinquance lors des JO 2024 sont à prendre avec prudence

Les chiffres consolidés de la délinquance constatée à l’occasion des Jeux de Paris 2024 ne seront sans doute pas connus avant plusieurs semaines. C’est pourquoi il est difficile de dessiner une tendance générale dans un domaine où, en temps ordinaire et hors contexte exceptionnel comme celui des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), leur évaluation précise se révèle déjà particulièrement complexe.
Jeudi 8 août, pour la troisième semaine d’affilée, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure a toutefois tenté d’en offrir un panorama à travers douze « indicateurs » (coups et blessures volontaires, vols avec et sans violences, cambriolages, usages de stupéfiants, etc.), dont l’institution prend soin de préciser que, « issus de l’exploitation de données hebdomadaires, ils sont nécessairement plus fragiles que ceux traditionnellement diffusés », qui sont collectés puis traités selon un calendrier et des échéances plus larges.
Ceux-ci laissent apparaître un bilan, pour la période du lundi 29 juillet au dimanche 4 août, certes encore loin d’être définitif, mais pour le moins mitigé dans les trois types de zones étudiées (JOP Ile-de-France, JOP province et hors JOP). Ainsi, les coups et blessures volontaires apparaissent-ils en augmentation de 10 % dans la zone JOP Ile-de-France – ils étaient en baisse de 8 % la semaine précédente, du 22 au 28 juillet – et de 20 % lorsque ces violences ont lieu hors du cadre familial. Les vols liés aux véhicules et les destructions et dégradations volontaires connaissent, en revanche, des baisses respectives de 13 % et 5 %.
Au niveau national, les coups et blessures volontaires sur personne de plus de 15 ans augmentent de 5 %, comme les vols violents (+ 3 %) ou les vols sans violence dans les transports en commun (+ 10 %), toujours par rapport à la précédente semaine de référence. A l’instar de la situation observée en Ile-de-France, les indicateurs des cambriolages, des vols liés aux véhicules et des dégradations et destructions connaissent une nette décrue.
Comment interpréter ces résultats ? Traduisent-ils une hausse en soi des infractions constatées ou la présence massive de forces de l’ordre sur la voie publique permet-elle de relever davantage de faits délictueux ? La résolution de cette équation encombre traditionnellement le débat public et fait l’objet d’âpres luttes dont les arrière-pensées politiques sont rarement absentes.
Une certitude : si l’effort de transparence des pouvoirs publics peut paraître louable en la circonstance, les données présentées jeudi et relatives à la période courant du 29 juillet au 4 août témoignent d’abord et avant tout de leur caractère provisoire et d’un « seuil de significativité » très bas. En d’autres termes, elles sont peu révélatrices. Comme le souligne lui-même le service de la statistique, de « 35 % à 75 % des infractions commises sur une semaine sont connues dans les systèmes d’information le mercredi suivant ».
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